La patiente française
Fanny à l'hôpital ? rien de nouveau... hé si, parce que cette fois-ci, Fanny est DANS le lit !
J0 : un toboggan descendu un peu trop vite, un angle improbable du pied à l'arrivée. Ambulance, médecin, perf'... et me voilà dans une clinique (pas la clinique de la Forêt Noire hein, y'a ni Udo ni Vollmers). Heureusement que je parle le Germain quasi couramment et que l'équipe est vraiment très sympa.
En plus je ne suis qu'à quelques chambres de l'USP :)
Radios : triple fracture. "Vous ne pouviez rien casser de plus !" Direction le bloc op', avec une rachi-anesthésie. J'ai les yeux rivés sur le moniteur : tension assez basse, probablement l'anesthésie. Aspiration en place, c'est malin le bocal (je ne l'inaugurais pas - si vous voyez ce que je veux dire) est à hauteur de mes yeux... Finalement je resterai scotchée à mes paramètres ! J'esquisse un sourire en entendant le bruit de succion de l'aspiration... Le reste de la menuiserie va suivre.. mais l'inf me propose un casque avec de la musique. C'est pas la Callas, mais c'est mieux que la sonate pour perceuse en fa mineur. J'entends tout de même que ça parle de bouffe au-dessus de ma tête.
C'est la fin, ils commencent à ôter les champs, l'anesthésie se lève, mon estomac se soulève. Logique.
Salle de réveil : le temps d'appeler notre logeuse pour prévenir les parents que tout va bien, et on me monte en chambre. 1ère nuit quasi blanche.
J1 : au petit matin on m'amène une voisine de chambre : une vieille dame turque très gentille, mais qui ne parle quasiment que le turc.... Nos échanges sont limités à un vocabulaire de base germain et à des sourires. Elle repartira le lendemain après-midi. Moi j'en ai pour environ 5 jours. Vont pas me garder le WE tout de même !
J2 : ouverture du pansement. Le pied est encore un peu oedémacié, il y a 3 cicatrices avec un nombre ahurissant d'agraphes. C'est l'interne qui ôte les redons. J'ai connu pire ! Elle est contente de mes progrès dans la mobilisation de mon pied. Ouf, ça augmente mes chances de rentrer plus vite !
Les parents décident de rentrer avec les filles, de toutes façons j'aurais été intransportable. Ils m'abandonnent donc avec un roman, une poignée de mots fléchés et quelques fringues.
J3 : le pire est arrivé : j'ai fini mon roman. J'ai beau eu l'économiser, le mot fin est tout de même apparu. J'ai aussi fini les mots fléchés et autres sudokus. Même ceux en allemand... j'attaque Konsalik dans le texte.. tout aussi mièvre qu'en français :D
J4 : le premier Konsalik est fini. J'attaquerai plus tard le deuxième, (c'est un tome deux, sans le tome un !) n attendant je papote avec ma nouvelle voisine : une dame russe ! (mais qui parle l'allemand !) Serais-je tombée dans la chambre internationale ?
La kiné, qui par ailleurs est super marrante, est contente de mes progrès.
Le soir, arrivée d'une dame qui s'est fait renverser par une voiture : elle les deux jambes cassées... Je la plains sincèrement.
J5 : départ ! une ambulance va venir et me rapatrier en France. C'est un jeune barbu, qui me paraît sympa dès le départ. Arrivée devant le véhicule je me poile : la société c'est " St Jean" et y'a une croix de Malte sur la belle peinture blanche. Diante, c'est un chevalier barbu qui va me sauver sur son blanc destrier !
Me revoilà chez moi, à me faire bichonner par les parents, les enfants... Seule incertitude : quid du DE....